Nombre de gens piégés

dimanche 31 octobre 2010

A bout de souffle (1960) de J-L Godard


On reconnait la patte et on est séduit par ce noir et blanc, par le guignol-voyou gentiment nihiliste Michel Poiccard alias Laszlo Kovacs. On aime revoir le Paris des années 1960. Un film mythique, car révolutionnaire tant au niveau du fond qu'au niveau de la forme. La structure du récit est négligée au profit de quelque chose de plus humain s'esquissant au travers des dialogues, des réflexions brillantes,... ("Quelle est votre ambition dans la vie? - Devenir immortel et mourir"). Le cinéma par et pour l'homme, il n'y a pas de mythe de l'Homme Nouveau chez Godard mais il filme l'homme éternel et ses turpitudes. Michel Poiccard vivote, erre sans jamais se plaindre. Cet aspect dérange, car c'est la résignation face à un destin implacable, sa fin qui approche inexorablement. Et concrétement, il s'en fout. Il espère juste que cela se fera le plus tard possible. Point. En évitant d'affronter à nouveau le regard de l'Autorité. ( Pour éviter de parler à Monsieur l'Agent, je traverse le passage piéton" G. Brassens). Ce film est une tourbilloneuse tragédie sans règles de bienséances.


Comment comprendre le mythe forgé autour du film? Ayant vu précedemment Pierrot Le Fou de J-L Godard qui a de fortes ressemblance avec ce film, je serais tenté de relativiser la portée du film. Mais en se plaçant dans un contexte plus historique on comprend aisément ce que le film a pu apporté avec sa destructuration du récit, ses personnages nihilistes, ce type de dialogue faisant la richesse des films de Godard. (Tout comme Citizen Kane avec un montage trés spécifique et une narration complétement nouvelle). Ce travail de contextualisation historique est donc nécessaire pour comprendre ce qui fait l'histoire du cinoch'.


J'attends du renfort Max, le film mythique mérite un élargissement métaphysico-communico-grandiloquo-conceptuel.

1 commentaire:

  1. Il manque comme quelque chose dans ta critique, le mythique "New York Heral Tribune!" avec l'accent américain, et surtout sa portée communico-grandiloquo-conceptuel qui renaît avec les Metro, 20 minutes et autre Direct Soir, distribués par des midinettes aux couleurs du canard en question.
    Non sérieusement je suis d'accord sur le fond même si la portée du film est plus impressionnante que tu ne laisse bien l'entendre (rien que chez Bergman par exemple). C'est tout simplement LE film de la Nouvelle Vague. Je l'ai même vu en Suède sur une chaîne de grande écoute à 20H30, c'est pour dire...(même en France on n'ose plus, soit dis en passant).
    La portée métaphysique est profonde, on retrouve du Clément Rosset (avant l'heure), une philosphie de l'absurde avec deux S: Schopenhauer, Sartre.
    Mais ça devient trop lourd je crois, trop compliqué en tout cas.

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