Nombre de gens piégés

mercredi 28 septembre 2011

The harder they come (1972) de P. Henzell

Et dire qu'il s'agit quasiment de l'unique oeuvre du réalisateur Henzell...
Premier film qui nous éclaire sur la réalité sociale de l'ile de la Jamaique, en toute simplicité: la place de l'église, l'exode rural, la manière dont on occupe le temps que l'on sait déjà perdu... et surtout la place de la musique. Avec la classe de Jimmy Cliff, irrésistible frimeur.
Les plans sont osés (la séquence de communion à l'Eglise, où les origines musicales sont esquissées ou le trip absurde avec la bagnole), la musique est évidemment extraordinaire. Presque tout le message passe par ce biais, le reste et la réalité sociale n'est que sa déclinaison.
Sans perspective dans cette société limitée, il n'y a pas d'histoire de classe social, d'etat policier, de message politique: juste un souffle de vie, l'envie d'atteindre le bonheur précaire en sachant que ce que l'on a à perdre est bien peu.
De cette nonchalance et du grand sourire du personnage principal, on pourrait croire que le héro de The harder they come constituerait une sorte de Michel Poiccard jamaicain. Du Godard avec un peu (pour ne pas dire beaucoup) de marijuana (lieu commun affligeant pour un critique libre et libérée de la critique, mais désolé on aborde la question largement dans le film) et la décontraction des iles.
Film lointain mais qui a marqué par son extraordinaire maturité, sa musique entrainante et cette Jamaique (certes ancienne) de tous les jours dont on ne connait rien de rien. A part, la voiture tunnée de Usain Bolt, ouais gros!


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